La
mauvaise nouvelle pour les uns : Star Ocean : The Last Hope
International est pratiquement le même jeu lancé il y a un an sur
Xbox 360. Autrement dit, vous n’avez aucune raison valable de vous
procurer cette nouvelle version si vous avez déjà essayé/terminé
la version Xbox 360. La bonne nouvelle pour les autres : Star Ocean :
The Last Hope est un des rares bons jeux de rôles sur PlayStation 3
(à ce jour) qui mérite votre attention.
Ce
n’est certainement pas à cause de son intrigue moyenne que TLH
recevra des accolades. Le jeu est en fait un prologue à la série et
j’ai bien apprécié sa prémisse, simplement parce qu’elle est
plausible. Il raconte la destruction de la vie sur Terre, après
qu’un conflit entre des superpuissances eut déclenché une cascade
d’attaques nucléaires. Il est seulement possible d’y vivre sous
terre, jusqu’à ce qu’une technologie facilite l’exploration
spatiale. Les humains survivants créent alors la SpaceReconnaissance Force afin d’explorer la galaxie pour y trouver une
nouvelle planète habitable. Un bon départ. L’histoire devient par
la suite générique, dès le moment où vous vous écrasez sur une
planète et que vous découvrez qu’une race extra-terrestre désire
prendre le contrôle de la galaxie. Les clichés s’enchaînent
alors et certains revirements sont maladroitement expliqués par une
science tordue. Dommage.
Il
y a aussi un clivage énorme entre le sérieux de la mission et la
maturité des personnages à qui elle a été confiée. Vous incarnez
initialement Edge Maverick et Reimi Saionji, deux adolescents un peu
attardés qui enchaînent les conversations plutôt honteuses. On
comprend plus tard pourquoi ils ont été choisis, mais ça
n’explique pas pourquoi ils ont été si mal préparés. La
situation ne s’améliore pas du tout quand vous ajoutez des membres
à votre équipe. Lymle est à peine débarrassée de ses couches. Sa
voix fera sacrer plusieurs personnes. Pour ma part, j’ai trouvé ça
plutôt adorable. Par contre, à chaque fois que le jeu introduisait
un nouveau personnage de sexe féminin, mes oreilles n’en croyaient
pas leurs yeux. Oui, la phrase précédente ne fait aucun sens.
Welch, un personnage non-jouable, est carrément débile et sa voix
est pire que des ongles de doigts sur un tableau. Meracle, une
fillette-chat, est tout aussi insupportable. Croyez-le ou non, il y a
pire encore. Sarah, de la race des Featherfolk, vous pousse
pratiquement à utiliser les voix japonaises, quitte à ne rien
comprendre sans sous-titres. Ajoutez à cela les nombreux moments
forcés où les créateurs tenaient à mettre l’emphase sur les
jupes courtes de ces fillettes. Je deviens peut-être trop vieux pour
supporter ce type de jeux de caméra.
La
force de Star Ocean
The Last Hope est véritablement le gameplay.
D’abord, explorer les planètes est un plaisir coupable, surtout
que les développeurs ont placé des trésors et des endroits où
creuser un peu partout sur la carte. Les ennemis sont visibles à
l’écran et il est possible de les éviter la plupart du temps.
Retourner sur ses pas n’est donc pas trop éreintant. Forêts,
corridors, plages, montagnes enneigées, petits villages, grandes
villes, châteaux et vaisseau futuriste sont tous des exemples
d’environnements à explorer. La diversité est au rendez-vous. La
beauté aussi, plus souvent qu’autrement. Il y a bien quelques
endroits qui manquent d’inspiration et de finition, mais ce n’est
pas le norme. Les objets que vous ramassez permettent, avec d’autres
ingrédients et minéraux, de créer vos
armes/objets/repas/potions/etc. Le concept vous pousse à explorer,
tout en demeurant totalement facultatif. Le seul défaut est que vous
devez visiter Welch pour combiner vos éléments. Il est aussi
important de mentionner que les points de sauvegarde sont parfois
très éloignés ou alors ce sont les séquences vidéo qui sont
longues. L’idéal est vraiment d’effectuer des sessions d’au
moins une heure pour ne pas être pressé par votre horaire.
Et
il y a surtout les combats. Comme je viens de le mentionner, ils sont
déclenchés lorsqu’un ennemi entre en contact avec votre
personnage. Ensuite, contrairement à la plupart des RPG japonais,
les combats sont en temps réel. Ils rappellent fortement ceux de la
franchise Tales of, avec quelques nuances et améliorations. La plus
grande force est de pouvoir contrôler un personnage ou un autre à
tout moment. Ainsi, les combats sont presque toujours uniques.
Personnellement, quand je commençais à maitriser un personnage, je
me concentrais sur le suivant. Quand le cycle était terminé, je
revenais au premier personnage, qui avait alors une série de
nouvelles habiletés contre des ennemis plus coriaces. Chacun a un
style différent. Edge est idéal au corps à corps, rapide et assez
puissant. Reimi est aussi rapide, mais elle se bat à distance avec
son arc. Lymle est vulnérable, et elle sert beaucoup à guérir vos
collègues. Et ainsi de suite.
Pendant
que vous contrôlez un personnage précis, les autres héros sont
contrôlés par l’intelligence artificielle et le résultat est
assez bon. Il est possible de leur donner un ordre général, comme
de rester loin des ennemis ou encore de foncer dans le tas. Parfois,
le tout devient un peu chaotique, mais il est possible de reprendre
son souffle en ouvrant un menu en appuyant sur un seul bouton.
Quelques subtilités font aussi toute la différence. Il y a
notamment les manœuvres de type Blindside qui permet de confondre
votre ennemi et de l’attaquer par derrière. Elles requièrent un
peu de pratique et de réflexe. Il y a aussi une planche formée
d’hexagones à la droite de l’écran. Il est possible de remplir
cette planche avec des couleurs qui représentent des bonis. Par
exemple, si vous tuez une créature en utilisant seulement vos
attaques spéciales, une pastille rose s’ajoutera. Cette dernière
vous donnera 1% de vos points de vie/de magie à la fin de chaque
combat. Plus vous en avez, plus ce pourcentage augmente.
Maintenant,
la question que plusieurs se posent : qui a-t-il de nouveau dans
cette version International ? Rien pour écrire à sa mère, à mes
yeux. Il y a d’abord et surtout les voix originales en japonais.
Cette trame permet d’éviter les voix anglaises insupportables,
surtout celles des dames. En même temps, se fier sur les sous-titres
n’est pas nécessairement une meilleure expérience. À noter que
vous pouvez les mettre en français. Parmi les autres changements,
sachez que tout se retrouve sur un seul disque, avec une installation
obligatoire. Par conséquent, pas besoin de changer de disque comme
sur Xbox 360 ! Visuellement, il est maintenant possible d’afficher
les portraits des personnages en utilisant deux styles différents.
Celui par défaut est plus moderne, l’autre plaira aux fans
d’animes. Plutôt mineur à mon avis. Les créateurs ont aussi
modifié certains trésors, qu’il est maintenant impossible
d’ouvrir avant d’avoir trouvé un objet bien précis. Puis,
certains items ne peuvent plus être obtenus aussi tôt dans
l’aventure, question de ne pas briser l’équilibre du jeu en
permettant la création d’armes trop puissantes de façon hâtive.
Il est donc beaucoup plus difficile d’abuser du système de
créations. On aurait évidemment aimé une nouvelle planète, un
nouveau donjon, quelques missions supplémentaires. Nada.
Jouabilité
Les
combats et l’exploration, qui représentent 80% de l’expérience,
sont des réussites. Bon, le jeu est linéaire, on aurait aimé
davantage de points de sauvegarde pour éviter les sessions de plus
d’une heure, mais ce sont des défauts assez mineurs dans
l’ensemble. 17 /20
Scénario
La
prémisse est intéressante, mais après une heure les clichés
commencent à se succéder et l’intrigue devient un peu prévisible.
De plus, les personnages, sauf une ou deux exceptions, ne sont pas
vraiment aimables. 14 /20
Qualité
graphique
La
plupart des environnements sont très jolis. De plus, la diversité
est au rendez-vous. Les animations des personnages auraient pu être
mieux, tout comme les lieux intérieurs qui souffrent parfois de
copier/coller. 16 /20
Qualité
sonore
Rien
de négatif à dire sur la musique, qui est très bonne sans être
exceptionnelle. Par contre, les voix anglaises sont vraiment, mais
vraiment irritantes. Au moins la trame japonaise vous permet de vous
sauver, sauf que vous devrez composer avec ses sous-titres. 14 /20
Durée
de vie
L’aventure
principale est longue, suffisamment pour justifier le prix d’achat.
Les à-côtés, comme les Trophées PSN, les Battle Trophies et les
quêtes secondaires garderont l’attention des plus zélés pendant
des dizaines d’heures supplémentaires ! 18 /20
N’y
allons pas par quatre chemins. Star Ocean: The Last Hope
International ne vaut pas la peine si vous avez déjà joué à la
version Xbox 360. Les « nouveautés » sont minimes et les
changements ont peu d’impact réel. Sinon, c’est un jeu de rôles
tout à fait compétent, à condition d’accepter que l’histoire
soit décevante après un début intéressant et que certains
personnages sont mémorables pour les mauvaises raisons. Pourquoi
vaut-il la peine? Tout simplement parce que le jeu est amusant, les
environnements sont plaisants à explorer et l’aventure est assez
longue pour justifier un prix d’achat élevé, surtout sur une
console où les RPG ne couraient pas les rues avant de débuter cette
année 2010.
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